QU'EST-CE QUE LE TAICHI CHUAN

ET LE QI GONG ?

Quelles différences entre ces disciplines ?

Attribué à Zhang Sanfeng, personnage semi-légendaire dont l'existence est discutée, mais qui serait un moine taoïste ayant vécu vers le 11e ou le 13e siècle, le Taichi Chuan est à l’origine un art martial : en effet, Chuan peut se traduire par « Boxe ». Le Taichi Chuan est donc littéralement la « Boxe du Taichi ». Le Taichi est un symbole taoïste, souvent appelé symbole du Yin et du Yang, référence au changement perpétuel à l'origine de toute création terrestre, et c'est sur ce principe que se fonde la pratique du Taichi Chuan. Comme Taichi désigne la poutre faîtière d'une habitation et contient l'idée d'ultime, on parle souvent de « Boxe du Faîte suprême », traduisant ainsi l'idée d'une forme ultime de boxe, mais cette traduction détourne malgré tout le sens primitif. Dans le Taichi Chuan, il est souvent préférable de conserver les dénominations chinoises pour s'en approprier progressivement le sens.

Néanmoins le Taichi Chuan est devenu aujourd'hui une pratique essentiellement orientée vers la santé, comme le Qi Gong. En effet, ces deux pratiques reposent sur la libre circulation du Qi (souffle), qui est bénéfique pour notre santé. C'est pour cela que le Taichi Chuan est qualifié d'art martial « interne ».

Concept fondamental dans les arts énergétiques et martiaux chinois, Qi est souvent traduit par « énergie ». Il s’agit en réalité d’un terme issu de la médecine traditionnelle chinoise, qui recouvre différents aspects. Circulant dans le corps le long des méridiens, c’est le Qi que le thérapeute fait circuler avec les aiguilles d’acupuncture. Mais le Qi n’est pas seulement présent dans le corps, il est présent partout, dans toutes les manifestations de la nature et notamment dans l’air que nous respirons. Ainsi, il serait préférable de traduire Qi par « souffle » ou « souffle vital ».

Dans une première approche, on peut tenter de distinguer les deux pratiques par leur " forme " : alors que le Qi Gong est souvent pratiqué de manière statique, sans déplacement, le Taichi Chuan propose essentiellement des enchaînements en déplacement.

Cela peut parfois occasionner des difficultés pour les débutants, qui trouvent souvent que le Qi Gong est « plus facile ».

Mais d'un autre côté, une fois passées les premières difficultés, le travail du Taichi Chuan est rapidement plus global pour le corps, en permettant un travail simultané du haut et du bas du corps ainsi qu'un travail sur l'équilibre.

Cette apparente complexité devient aussi un avantage en évitant au pratiquant de trop intérioriser  sa pratique, ce qui est contre productif, afin de garder une pratique et des mouvements naturels.

Il y a néanmoins des différences au niveau énergétique : si le Qi Gong travaille d'abord et avant tout sur le Qi, le Taichi Chuan, en développant une forme d'énergie particulière qui permet d'obtenir la puissance nécessaire pour le combat, est d'autant plus efficace pour la santé.

Il faut également évoquer un autre avantage du Taichi Chuan : la pratique avec partenaire, ou Tuishou, somme d'exercices issus de l'origine martiale de cet art. C'est une composante essentielle de l'entraînement traditionnel qui ne se réduisait donc pas à la seule pratique de la forme en solo. Des exercices spécifiques avec partenaire, très doux, permettent de développer la sensibilité et de comprendre progressivement comment se  relâcher, autant physiquement que mentalement. Ces exercices sont la clé qui permet de « remplir » la forme en solo, afin que ce ne soit pas une « coquille vide ».

Ils sont indispensables à qui souhaite comprendre la notion d'énergie dans le Taichi Chuan et devraient également intéresser les pratiquants de Qi Gong.

Cet enseignement doit être personnalisé et ne peut se résumer à des enchaînements de mouvements répétés « par cœur ».

Ainsi, plutôt que de scinder les pratiques et les objectifs, en cantonnant le Qi Gong à une gymnastique de santé et le Taichi Chuan à une pratique purement martiale, les Maîtres de Taichi Chuan ont bien souvent transformé leurs enchaînements traditionnels pour en renforcer encore les bénéfices sur la santé.

 

Nos pratiques

Le style Wudang de Taichi Chuan, du nom d'un monastère célèbre pour les arts martiaux internes, propose un système complet d'entraînement traditionnel, d'inspiration Taoïste. Il est constitué de méthodes de Qi Gong et de divers enchaînements de Taichi Chuan pour former un système cohérent et progressif.

Dans ce cadre, Jean-Luc vous propose l'enchaînement de Qi Gong des 5 Animaux de style Wudang, ainsi que l'étude de l'enchaînement des « 28 mouvements ».

En parallèle de ce style traditionnel, Jean-Luc vous propose l'étude de l'enchaînement appelé « Petite forme de Pékin » ou plus communément « 24 Mouvements ». Cet enchaînement, codifié en 1956, avait pour objectif de populariser la pratique du Taichi Chuan pour la santé. Il a été conçu par un collège de quatre Maîtres, dont plusieurs étaient des disciples directs du grand Maître Yang Chengfu, très connu pour avoir déjà simplifié (ou « codifié ») son style de Taichi Chuan, appelé style Yang, dans le but de le rendre plus accessible et plus efficace pour la santé.

YANG Chengfu (assis) Codificateur du style Yang

FU Zhongwen (debout)

un des créateurs du 24 mouvements

La forme des 24 mouvements est donc une forme qui, bien qu'elle soit récente, respecte totalement les principes du Taichi Chuan développés par Yang Chengfu, tout en étant extrêmement accessible et efficace pour la santé. C'est aujourd'hui une des formes les plus pratiquées dans le monde.

D'autres formes de style Yang peuvent également vous être proposées. Par ailleurs, l'étude de différentes armes vient enrichir et compléter la pratique à mains nues : épée, bâton court ou long...

Enfin, Jean-Luc s'est spécialisé dans l'enseignement du Tuishou, dans un but de santé et de découverte de la notion d'énergie dans le Taichi Chuan. Il consacre du temps à cette pratique dans ses cours à chaque fois que cela est possible et organise de nombreux stages consacrés à ce thème.

 

Vidéos

Qi, l'Énergie qui guérit (extraits) diffusé sur Arte, montre l'utilisation du Qi Gong dans un cadre médical et détaille les bienfaits de cette pratique ; une seconde partie présente le monastère de Wudang et ses différentes pratiques martiales dont le Taichi Chuan, qui en est une des plus importantes :

Wudang Shan, également diffusé sur Arte, est une présentation plus détaillée du monastère de Wudang. Elle montre notamment des aspects de l’entraînement, la légende de la création du Taichi Chuan par Zhang Sanfeng, et propose quelques réflexions sur le Taichi et le Taoïsme ; une démonstration de la pratique martiale avec partenaire selon les principes du Taichi Chuan, ou Tuishou, est également intéressante (de 21'00 à 31'15") :

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